Opération du glaucome

Le glaucome est une pathologie dont l’apparition et la progression sont favorisées par une augmentation de la pression intra-oculaire. Lorsque celle-ci ne peut pas être contrôlée par des collyres ou un traitement au laser, la chirurgie du glaucome devient alors indispensable.

Qu’est-ce que le glaucome ?

Après formation des images sur la rétine, celles-ci sont transmises au cerveau qui se charge de les analyser, via le nerf optique. Celui-ci est relié à la rétine par une multitude de terminaisons nerveuses. Le glaucome correspond à une lésion progressive de ces dernières. C’est en premier lieu le champ de vision périphérique qui est atteint. Puis, à des stades plus avancés de la pathologie, la vision centrale peut elle aussi disparaître.  

La cécité constitue le stade ultime de cette maladie si elle n’est pas prise en charge. Il s’agit d’une pathologie qui touche 1 à 2% des Français de plus de 40 ans et près de 10% au-delà de 70. Le glaucome « chronique à angle ouvert » représente 90% des cas rencontrés. Son évolution est lente, insidieuse, souvent asymptomatique, ce qui conduit fréquemment à une détection tardive.  

Pour sa part, le glaucome « chronique à angle fermé », plus rare, présente une évolution beaucoup plus rapide, d’où des risques de perte de la fonction visuelle encore plus importants. Dans les deux cas, le principal facteur de risque de cette pathologie est l’augmentation de pression à l’intérieur de l’œil. Elle est due à une mauvaise évacuation de l’humeur aqueuse, liquide produit en permanence par l’organisme et normalement éliminé grâce à une structure appelée « trabéculum ». Il s’agit d’un tissu translucide, formé de fibres enchevêtrées, qui peut être apparenté à une sorte de filtre naturel. Différents facteurs favorisants sont aujourd’hui identifiés : antécédents familiaux, pathologies antérieures (décollement de rétine, uvéite…), traumatisme ou chirurgie de l’œil, malformation du globe oculaire, prise prolongée de corticoïdes ou encore forte myopie.  

Dans quels cas avoir recours à la chirurgie du glaucome ?

Avant d’envisager une véritable opération chirurgicale, d’autres traitements existent. Ils ont pour but de faire diminuer la pression intra-oculaire. Pour cela, le trabéculum peut être traité au laser, afin de favoriser le drainage de l’humeur aqueuse. Dans d’autres cas, certains collyres peuvent être utilisés pour abaisser la pression, soit en diminuant la production d’humeur aqueuse (bêta-bloquants, agonistes alpha-adrénergiques, inhibiteurs de l’anhydrase carbonique), soit en favorisant son élimination (prostaglandines ou myotiques).

Mais, il arrive que malgré ces mesures, le glaucome continue à progresser. Par ailleurs, certains patients ne tolèrent pas les collyres hypotonisants. Dans ces différentes circonstances, la chirurgie du glaucome représente alors le dernier recours pour prendre en charge la pathologie.

Chirurgie du glaucome : définition

Objectifs

Le but de la chirurgie est de faire diminuer la pression intra-oculaire afin de mettre un terme à la progression du glaucome. Les terminaisons nerveuses déjà détruites ne peuvent pas être réparées et ne se reconstituent pas. La chirurgie du glaucome n’a donc pas pour objectif de restaurer une vision normale, mais de stabiliser la progression de la maladie.

La chirurgie du glaucome en pratique

Dans la majeure partie des cas, le patient peut rentrer chez lui après l’intervention, sans être hospitalisé. L’acte chirurgical ne dure pas plus d’une heure. Il est réalisé sous anesthésie locale, en procédant à des injections autour de l’œil. Parfois, une légère sédation est aussi réalisée, par voie intraveineuse.

Déroulement de la chirurgie du glaucome

L’intervention se déroule sous microscope. Il existe deux techniques opératoires et le choix repose sur le praticien, en fonction des caractéristiques du glaucome à soigner. La chirurgie filtrante a pour but d’abaisser la pression intra oculaire, en retirant une portion du trabeculum en partie ou en totalité, pour faciliter l’évacuation de l’humeur aqueuse hors de l’œil.

Dans les deux cas, pour se donner accès au trabéculum, le chirurgien commence par pratiquer une « trappe sclérale », incision dans le blanc de l’œil. La « trabéculectomie » consiste ensuite à retirer en totalité un petit fragment du trabéculum, afin de favoriser l’évacuation de l’humeur vitrée par création d’un orifice. Pour sa part, la « sclérectomie profonde non perforante » (SPNP) correspond davantage à un désépaississement du trabéculum. Aucune ouverture de l’œil n’est alors réalisée, le praticien procède à un « pelage » de la partie externe du trabéculum qui constitue l’obstacle majeur à l’écoulement de l’humeur aqueuse, pour ne laisser en place qu’une fine membrane. Les incisions réalisées sont refermées en fin d’intervention par des points de suture.

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Suites post-opératoires de la chirurgie du glaucome

Consignes post-opératoires

Les soins post-opératoires sont simples. Ils se résument le plus souvent à des collyres anti-inflammatoires et antibiotiques prescrits pour plusieurs semaines. Par ailleurs, le patient doit porter une coque protectrice la nuit pendant 15 jours. La surveillance post-opératoire par le praticien est fondamentale pour assurer le succès de la chirurgie, et elle doit être très rapprochée dans les semaines qui suivent l’opération afin de veiller notamment à l’absence de cicatrisation excessive du site opératoire. Au cours de consultations fréquentes, le degré d’écoulement de l’humeur aqueuse via le trabéculum est vérifié. Une évacuation trop importante ou au contraire insuffisante peut alors nécessiter des actions spécifiques : sutures supplémentaires, injections d’anti-cicatrisants etc.

Convalescence

Il est normal de voir flou après l’opération même si le patient retourne rapidement à une vie quotidienne normale (lecture, utilisation d’écrans…). Une période de repos est cependant nécessaire et la reprise des activités (conduite, utilisation de machines, travail…) est rythmée par les consignes du médecin en fonction de l’évolution du patient. Dans la majeure partie des cas, il faut au moins 2 mois avant d’envisager de refaire du sport.

Risques et complications de la chirurgie du glaucome 

Les complications sont rares mais, comme pour toute intervention, certains risques existent néanmoins. Ils incluent une baisse de vision parfois irréversible, des hémorragies, des infections, des variations de pression oculaires trop importantes, l’apparition ou l’aggravation d’une cataracte ou encore une chute de la paupière qui peut s’avérer permanente.

Chirurgie du glaucome : résultats

Dans 75% des cas, la chirurgie du glaucome aboutit à une baisse de la pression oculaire. Une surveillance à vie est indispensable pour s’assurer que le glaucome ne reprend pas son évolution. Il est parfois nécessaire de reprendre l’utilisation de collyres anti glaucomateux, voire de devoir réaliser une nouvelle intervention chirurgicale.

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