Chirurgie des voies lacrymales

Les larmes, produites en continu par les glandes lacrymales, jouent un rôle protecteur important. Mais, lorsqu’elles ne sont pas éliminées convenablement via les voies lacrymales, un larmoiement permanent s’installe. Dans certains cas, un traitement médical est suffisant, mais, dans d’autres, une chirurgie des voies lacrymales peut s’avérer nécessaire.

Qu’est-ce que la chirurgie des voies lacrymales ?

Situées sous les paupières, les glandes lacrymales produisent les larmes. Celles-ci jouent un rôle protecteur de l’œil primordial, le nettoyant en permanence et facilitant l’élimination des corps étrangers comme la poussière. Elles sont constituées d’eau salée mais contiennent aussi diverses substances protectrices, en particulier le lysozyme, enzyme aux propriétés antibactériennes. La production de larmes est permanente et elles sont éliminées vers les fosses nasales via des orifices situés dans les coins internes des paupières puis les canalicules lacrymaux, passent alors dans le sac lacrymal situé dans les os du nez et finissent leur trajet en empruntant le canal lacrymo-nasal.

Si ce processus naturel est indispensable, certains dysfonctionnements peuvent néanmoins exister, notamment quand l’élimination des larmes ne se fait pas de manière satisfaisante. Cela induit alors un larmoiement permanent, un œil « sale » en permanence et des rougeurs éventuelles. Selon les cas, le larmoiement peut être traité médicalement grâce à des pommades, des antibiotiques oraux ou des collyres. Mais, cette affection peut aussi être causée par un défaut constitutionnel des voies lacrymales du patient, un traumatisme, l’âge ou même une tumeur. Dans ces différents cas, une intervention chirurgicale doit parfois être envisagée.

Dans quels cas avoir recours à la chirurgie des voies lacrymales ?

Il faut consulter un spécialiste quand le larmoiement est permanent. Plusieurs types de défauts peuvent nécessiter d’intervenir chirurgicalement sur les voies lacrymales. Il peut notamment s’agir d’une obstruction des orifices d’évacuation (points lacrymaux situés au coin des yeux) ou d’un rétrécissement, voire un blocage complet, des canalicules ou du canal lacrymo-nasal qui assurent normalement le transfert des larmes vers les fosses nasales. Chez les nourrissons, un larmoiement est fréquemment observé. Il se résorbe spontanément avec la croissance dans 70% des cas et ne nécessite alors aucune intervention chirurgicale.

Chirurgie des voies lacrymales : définition

Objectifs

L’objectif de la chirurgie des voies lacrymales est toujours de rétablir un trajet de transfert des larmes satisfaisant, des yeux vers les fosses nasales. Selon le diagnostic initial, cela peut se faire par la pose d’une minuscule prothèse qui a pour rôle d’écarter les points lacrymaux ou encore en pratiquant à leur niveau une incision (punctoplastie). Dans d’autres cas, ce sont les canalicules qui doivent être dilatés, par intubation lacrymo-nasale ou en utilisant une sonde à ballonnet. Enfin, si le canal lacrymo-nasal est totalement obstrué, il convient alors de pratiquer une déviation pour créer aux larmes une nouvelle voie de passage.

La chirurgie des voies lacrymales en pratique

Le diagnostic initial est prépondérant pour identifier clairement le problème et définir le déroulement pratique de l’intervention. Pour cela, le praticien examine attentivement les yeux, les paupières et le nez du patient avec une lampe à fente, sorte de microscope. L’injection de liquide via les points lacrymaux est aussi fréquente, pour observer son évacuation. De même, une sonde peut être introduite sous anesthésie locale pour repérer d’éventuelles résistances. Enfin, certains examens d’imagerie, comme un scanner, peuvent aussi être réalisés. Tous ces éléments déterminent les gestes opératoires nécessaires, le type d’anesthésie et la durée d’hospitalisation.

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Déroulement d’une intervention de chirurgie des voies lacrymales 

Quand l’intervention ne concerne que les points lacrymaux, elle est réalisée en chirurgie ambulatoire, sous anesthésie locale, et dure une trentaine de minutes. En revanche, les intubations, la pratique d’une déviation des voies lacrymales (lacorhinostomie) ou d’une ouverture directe entre le sac lacrymal et les fosses nasales (dacryocystorhinostomie, DCR) nécessitent une anesthésie générale. Ces interventions durent de 30 minutes à 1 heure ½.

Suites post-opératoires d’une intervention de chirurgie des voies lacrymales

Consignes post-opératoires

Les consignes post-opératoires dépendent du type d’intervention et sont toujours précisées par le praticien au patient. L’utilisation pendant quelques jours de collyres et/ou pommades ophtalmologiques est fréquente et, si nécessaire, un traitement anti-douleur est prescrit. Selon les cas, des pansements au niveau des yeux et du nez peuvent devoir être conservés pour quelques jours. Après une DCR, pendant 2 semaines, le patient doit éviter de renifler, de se moucher et doit dormir la tête surélevée. Au cours de cette période, il est aussi formellement déconseillé de prendre l’avion et de pratiquer des activités trop physiques

Convalescence

Certaines des interventions précédemment évoquées peuvent entraîner la formation d’hématomes et d’œdèmes. Ils se résorbent classiquement en quelques jours. La durée de convalescence varie en fonction du traitement. Il est fréquent de devoir observer un arrêt de travail d’une semaine après une DCR

Risques et complications de la chirurgie des voies lacrymales

La chirurgie des voies lacrymales est un domaine vaste qui regroupe des interventions plus ou moins légères et pouvant entraîner des complications diverses bien que rarissimes, au même titre que pour tout autre acte chirurgical. Parmi celles-ci, saignements de nez, infections ou inflammation des voies aériennes supérieures sont parfois rapportées.

Chirurgie des voies lacrymales : résultats

La chirurgie des voies lacrymales donne en général de bons résultats. Ils sont observables rapidement après l’intervention avec une diminution significative mais jamais totale du larmoiement. Néanmoins, dans certains cas, la première intervention ne résout pas le problème de manière totalement satisfaisante et une opération secondaire, parfois différente de la première, peut alors s’avérer nécessaire.

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