Opération de la membrane épirétinienne
Au centre de la rétine, sur la macula, peut se former une membrane qui engendre des troubles de la vision. Les cas de rémission spontanée sont rares et, quand la surveillance mise en place détecte une amplification du phénomène, le traitement chirurgical de cette membrane épirétinienne doit être envisagé.
Qu’est-ce que le traitement de la membrane épirétinienne ?
La rétine est le tissu qui tapisse le fond de l’œil. C’est là que sont transmis les rayons lumineux et que les images se forment, un peu comme sur une pellicule photographique, avant d’être transmises au cerveau. Au centre de la rétine, la macula constitue une région particulière, très riche en cellules photoréceptrices. Cette zone assure la vision centrale, précise, alors que la rétine périphérique couvre le reste du champ visuel. La partie superficielle de la rétine est en contact avec l’humeur vitrée, qui remplit le volume de la cavité oculaire en arrière du cristallin. Avec l’âge, le plus souvent au-delà de 60 ans, peut prendre place à la surface de la macula une prolifération cellulaire qui aboutit à la formation d’une « membrane épirétinienne ». Celle-ci passe le plus souvent inaperçue. Parfois, la membrane s’épaissit et se rétracte. La zone maculaire est alors déformée, ce qui engendre des troubles visuels : baisse de l’acuité, vision double ou encore métamorphopsies lorsque les objets apparaissent déformés.
Dans quels cas avoir recours au traitement de la membrane épirétinienne ?
Une simple surveillance de l’évolution est souvent conseillée. Ainsi, lorsque la gêne occasionnée devient trop importante, une intervention chirurgicale doit alors être envisagée.
Traitement de la membrane épirétinienne : définition
Objectifs
L’objectif de la chirurgie est de retirer la membrane épirétinienne qui déforme la macula.
Le traitement de la membrane épirétinienne en pratique
Après consultation avec le médecin spécialiste, le patient doit aussi rencontrer l’anesthésiste et un bilan préopératoire est nécessaire. Il consiste le plus souvent en une simple prise de sang. L’intervention dure de 30 à 40 minutes et se déroule en mode ambulatoire, sans hospitalisation. Au début de celle-ci, une anesthésie locale est réalisée en pratiquant une injection autour de l’œil. Les cas d’anesthésie générale sont rares.
Déroulement du traitement de la membrane épirétinienne
L’opération se déroule sous microscope et le praticien utilise des instruments de microchirurgie. La première étape est une vitrectomie au cours de laquelle le médecin retire l’humeur vitrée pour ensuite avoir accès à la rétine. Là, il pèle délicatement la membrane qui s’est formée. Dans la plus grande partie des cas, aucune suture n’est nécessaire. L’œil est ensuite protégé par un pansement et la mise en place d’une coque protectrice. Il peut arriver que ces gestes opératoires soient complétés par d’autres, liés à une autre pathologie, fréquemment le traitement de la cataracte (opacification du cristallin).
Suites post-opératoires du traitement de la membrane épirétinienne
Consignes post-opératoires
Les suites opératoires de la chirurgie de la membrane épirétinienne sont simples et peu douloureuses. Néanmoins, il est fréquent de ressentir des picotements dans l’œil pendant quelques jours. Le pansement peut être enlevé dès le lendemain et des collyres sont prescrits pendant 1 mois. La coque protectrice doit être conservée la nuit pendant 1 semaine. Le patient doit par ailleurs éviter les milieux poussiéreux ou sales. Enfin, il est strictement déconseillé de mettre la tête dans l’eau pendant au moins 3 semaines.
Convalescence
Après l’intervention, la vision reste floue pendant quelques semaines voire quelques mois. C’est tout à fait normal et ne doit pas inquiéter le patient : la rétine, qui était comprimée par la membrane contractée, va se déplier progressivement pour reprendre une position normale. Par ailleurs, une phase de cicatrisation est naturellement nécessaire
Risques et complications du traitement de la membrane épirétinienne
Comme tout geste chirurgical, le traitement de la membrane épirétinienne engendre des risques théoriques. Ils sont cependant extrêmement faibles. Il s’agit du décollement de la rétine et de l’infection post-opératoire. Des cas d’inflammations ou d’hypertension oculaire sont aussi parfois signalés. Les cas de récidive sont rares et concernent moins de 5% des patients. Mais, c’est en réalité l’apparition plus fréquente de cataracte qui constitue la complication la plus souvent rencontrée. De nombreux patients traités pour une membrane épirétinienne doivent se faire opérer de la cataracte quelques années plus tard, à un taux plus élevé que le reste de la population.
Traitement de la membrane épirétinienne : résultats
Après l’intervention, la récupération visuelle est toujours lente et progressive. Les premiers effets bénéfiques de la chirurgie sont cependant ressentis presque immédiatement. En effet, les phénomènes de déformation s’atténuent très rapidement, parfois dès les premiers jours. Néanmoins, dans la plupart des cas, cette amélioration très significative ne correspond pas à une rémission totale et de légères métamorphopsies peuvent subsister. La récupération visuelle maximale n’a cependant lieu qu’au bout de 6 à 12 mois. Le degré d’amélioration dépend directement du moment où la pathologie a été prise en charge chirurgicalement. Le traitement précoce donne de meilleurs résultats que celui des membranes épirétiniennes anciennes et épaisses. Il convient donc de consulter un médecin spécialiste le plus rapidement possible après l’apparition des premiers symptômes. Pour conclure, environ 70% des patients constatent une amélioration de leur vision après traitement de la membrane épirétinienne. Chez les autres, l’intervention permet de stopper le processus et donc une aggravation sinon inéluctable au fil du temps.
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